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mercredi 16 mai 2012

balade canne en main au coeur de la moyenne montagne du Pays Gentiane!

Une petite balade sur les plateaux d'estives, sur les pentes du plus grand volcan d'Europe, ça vous dit....
Alors suivez moi on est parti!

Le Pays Gentiane a cette particularité d'être tout à la fois un territoire d'estives et de forêts. Le pêcheur y trouvera ainsi une multitude de zones de pêche, des gorges profondes et sauvages que vous pouvez découvrir régulièrement sur ce blog, jusqu'aux plateaux d'estives et leurs petits ruisseaux peuplés de petites truites sauvages et noires! C'est sur c'es dernières que nous partons maintenant pour une balade entre 1200 et 1400 mètres d'altitude. Attention si les photos vous paraissent belles, ni voyez pourtant aucun photographe hors pair derrière l'appareil c'est bien le territoire qui sublime la pellicule et non l'inverse. D'ailleurs en vrai c'est tellement plus joli!

 Ces derniers jours, pluvieux mais sans trop j'ai donc profité des accalmies pour prendre le large et partir sur les pentes des Monts du Cantal. Cette zone de pâturage perdue au milieu de la montagne a en effet le don de déstresser de par ses grands espaces et sa nature omniprésente. Imaginez à perte de vue des pâturages , des ruisseaux et des vaches!! Un territoire immense commence sous vos pieds et pourtant aussi loin que puissent voir vos yeux nulle trace de civilisation, à l'exception de quelques burons abandonnés dans la montagne. Pour le passionné de nature et de grands espace on appelle ça le paradis!

 Pour ce qui est de la pêche, ne nous le cachons pas, même en montagne elle est plutôt dure en ce moment. Mais quand même, malgré le fait que nos chères truites ne soient pas venues par milliers gober mon appât, quelle satisfaction de prendre de magnifiques poissons de taille modeste certes mais aux couleurs sombres typiques! Dans ces petits ruisseaux d'altitude, elles sont toujours bien là nos belles truites de souche. Soyons en sûr dans un tel paysage il est difficile de rester concentré même pour le plus aguerri des pêcheurs. La pêche elle-même n'est qu'un prétexte, une invitation à la balade! Ici les poissons sont à admirer, leur taille et leur nombre ne comptent gère! 

 Au premier regard dans cette eau de source translucide, on découvre sous les pierres la richesse du milieu. Les truites ne sont peut-être pas encore très présentes, qui pourrait leur en vouloir, le garde-manger est plein à craquer! Mouche de mai, grande perle, tricoptère en tout genre, sur leur lit d'éphémères fouisseurs! la rivière est en ébullition et prépare ardemment les prochaines éclosions.

En parlant d'éclosions, on peut voir voleter toutes sortes d'éphèmères sur le ruisseau. Plusieurs espèces, dont une très présente, les subimago, tapissent les feuilles des berges pendant que les imago ayant accompli leur devoir conjugal viennent mourrir d'épuissement dans les courants, nourrissant au passage salmonidés et petits vairons.
Techniquement la pêche reste facile et à la portée de tous. Même les non pêcheurs peuvent s'y essayer ne serait-ce que pour profiter de la sortie et du paysage. Une petite canne à coup de 4 mètres, 40 centimètres de fil, des plombs, un hameçon et c'est parti. Il suffit de retourner une pierre pour trouver les appâts. De belles larves de tricoptères bien grasses font parfaitement l'affaire. Les malheureuses débarrassées de leurs enveloppes protectrices et affublées d'un hameçon repartent directement dans l’élément liquide pour dévaler les courants du ruisseau. Certaines truites voyant passer un repas si bien préparé et "cuisiné" ne s'y trompent pas. 

 La touche est brutale et ces poissons modestes pour la plupart vendent tout de même chèrement leur peau. On ne triomphe pas facilement d'une truite qui a survécu dans un micro courant à des températures de prés de - 30 degrés cet hiver, coincée entre deux couches de glace...... C'est une question d'honneur pour ce noble salmonidé. En effet si vous avez la chance de venir passer un moment canne en main sur ces zones sauvages, vous verrez de vous même qu'une truite de 25 centimètre donne lieu ici à un véritable combat surtout sur une ligne fine et courte. Une décharge d'adrénaline assurée pour le pêcheur et de beaux souvenirs en perspective! Une fois le poisson rendu, il vous livre toute sa beauté sauvage, couleur sombre presque noire, yeux proéminents et quelques points rougeâtres. On ne prend pas ici un record bien sûr. Pourtant je vous le garantis, vous ne serez pas déçu d'être venu. Ces truites se méritent et pour en contempler le prix est souvent sans appel, de belles courbatures le soir devant la télé. Cette douleur méritée rend raide le sportif comme si 30 ans s'étaient écoulés entre le lever et le coucher du soleil de cette journée magique. Mais n'ayez crainte les courbatures partiront, les souvenirs eux resteront à jamais dans votre mémoire comme une parenthèse dans une vie bien souvent passée à courir!





lundi 7 mai 2012

Dans l'eau de fonte les belles truites sont de sorties mais la persévérance est de rigueur!


 Enfin les eaux ont un peu commencé à descendre. Bon pas encore de quoi mutiler un vairon, mais cela permet déjà de retourner un peu casser les pied à nos petites copines.
Enfin nous allons pouvoir profiter un peu de nos belles rivières! Bon d'accord l'eau de neige n'a jamais été la meilleure pour faire des cartons, loin s'en faut. D'accord aussi les poissons ne doivent pas être trop actifs car le banquet a duré longtemps et les filles en ont sûrement profité sans modération. Enfin au vu de la météo, les averse prévues et la douceur devraient encore amener des hauteurs d'eau assez difficiles. Mais qu'importe le manque de truites n'a qu'un seul remède: une belle sortie sur les rivières du Pays Gentiane!

Petite sortie d'entame sur la Petite et la Grande Rhue histoire de commencer par des valeurs sures, pour se remettre en jambe.
En arrivant sur la Petite Rhue d'entrée, il est facile de constater à la couleur de l'eau et à son niveau que c'est bien la fonte des neiges qui gonfle les rivières. Une eau couleur blanc cassé, un peu vert pomme bouillonne dans les zones d'habituellement tranquilles de la rivière. Qu'ont-ils fait de mes belles rivières volcaniques, on pourrait croire pêcher des cours d'eau calcaires. La puissance des flots quant à elle dissuade sur la plupart des postes une traversée de la rivière pour chercher un placement plus efficace. C'est sur des journées comme celles-ci qu'il faudra vraiment trouver la pêche! Le Patern comme on dit dans la pêche au leurre, et d'entrée on sent qu'il va falloir se creuser la tête.

Je commence par peigner consciencieusement le cul de courant, et rapidement mon scion me transmet les vibrations de poissons qui tapent frénétiquement sur le leurre. Ouf elles sont bien là... Ce ne sont que de petits poissons qui seront pris sur cette zone de refuge, mais ils permettent au moins de retrouver ses repaires. Ces quelques poissons m'on également permis de voir facilement que le coup d'eau avait bien permis aux salmonidés présents de profiter de ce flux de nourriture. Elles ont toutes l'estomac bien plein, semblable à des têtard leur ventre semble prêt à éclater!

 Bon passons aux choses sérieuses où peuvent bien se cacher les grandes soeurs? 
Après avoir peigné quelques gouffres pas de touches ou presque, les grands courants aux leurres lourds: pareils! 

Là c'est tout ou rien, comme la plupart des prédateurs la truite définit son espace vital en fonction de son besoin nutritionnel et de la capacité de la rivière en matière d'alimentation. C'est grâce à ce phénomène que l'on retrouve des poissons un peu partout car chacune se définit un territoire et une veine ne peut pas accueillir trop de poissons. Mais en ces temps d’opulence gastronomique sans doute la territorialité des gros sujets est-elle proche de zéro car chaque veine transporte autant de vers de terres et de larves qu'une truite peut en rêver. Ainsi les zones propices peuvent accueillir de très nombreux individus. Pour le pêcheur c'est tout ou rien, soit on les trouve soit on ne les trouve pas!
Ces moments sont pourtant très importants car si on détermine ce jour les zones propices à la tenue des poissons outre le fait de faire une belles partie de pêche, c'est surtout une information qui fera grandir notre expérience et notre compréhension de ce poisson si particulier et si passionnant! 

Bref, après plusieurs tentatives de pêche sans succès, sur des postes qui ont pourtant largement su me rapporter de beaux poissons, je tente de "gratter méticuleusement un poste splendide où un courant frappe de plein fouet une roche avant de se mettre à tourner sur lui-même, le courant ainsi créé venant s'opposer frontalement à celui de la rivière. Les éléments qui dévalent dans les flots se retrouvent ici piégés dans ce double courant et la zone de calme créée par ces deux forces qui s'annulent. Un banc de sable central montre que la stagnation des éléments dans la zone plus calme permet aux parties lourdes issues de l'érosion de retomber pour créer grain après grain une belle cache pour les salmonidés. Nos belles truites voient ainsi la nourriture lentement tournoyer au dessus de leur tête, cachée au coeur de ces débris minéraux!
Trêve de théorie un petit leurre lancé contre la partie ensablée sonne  le dépard de la pratique. Un belle fario répondra dès le premier coup de moulinet, un poisson dans les 30 centimètres qui récompense enfin la persévérance.  Sur la zone 4 truites du même gabarit viendront tour à tour faucher le leurre qui se déhanche dans le courant. Ce qui confirme que les sujets même de taille respectable sont largement regroupés sur les postes où la nourriture est abondante et facile à intercepter.
Tous les poissons arborent une robe particulièrement claire très inhabituelle, parfaitement adaptée à la couleur que l'eau de neige donne aux rivières. Il est tellement agréable de trouver enfin ces beaux poissons sauvages et d'arriver à les leurrer




Au final sur les deux rivières, une bonne dizaine de truites entre 30 et 35 centimètres auront fait les frais de la chatoyante nage de petits bouts de plastique!. Peu de petits poissons, car l'avantage c'est qu'en choisissant bien les postes et les milieux il est facile de trier un peu les poissons par taille. 
Le plus important c'est encore des émotions intenses dans des sites toujours aussi sauvages et beaux de nature. Le tout couplé à une belle montée en température cérébrale et enfin la satisfaction de percer un peu du mystère qui entoure et entourera toujours le comportement de nos belles truites du Pays Gentiane.







En ce moment pêcher au toc!

Sur cette fin de coup d'eau, les truites qui ont bien mangées restent en mode petits vers et larves. Si le leurre permet de trier et de prendre plus facilement de beaux poissons, la période est indéniablement propice à la pêche au toc. Témoin notre ami Louis qui a pu se rendre compte encore une fois de la formidable densité piscicole des rivières du Nord Cantal. Oui oui quand on n'en prend pas, tous autant que nous sommes c'est que nous sommes mauvais! Ce n'est pas parce qu'il n'y en a pas. Quand, comme actuellement, elles sont toutes en activité en même temps sur la même chose bien heureux le pêcheur qui pêche à la bonne technique. Ce cher Louis aura ainsi pris en quelques heures de pêche une cinquantaine de truites toute taille confondue jusqu'à environ 25 centimètres. Oui car bien sûr si elles sont toutes en activité sela veut aussi dire les petites! Mais quel pied quand même de se rendre compte que chaque veine est bien occuppée et que toutes les dérives ou presque permetttent une touche ou la prise d'un poisson. Quand on vous dit que le Nord Cantal est le paradis de notre salmo trutta adorée!

mercredi 2 mai 2012

L'ouverture du brochet en Pays Gentiane

Ouverture du carnassier oblige, les truites ont été plus tranquilles ce 1er mai. Pour la fête du travail ce sont les brochets que l'on est allé chatouiller! Changement d'adversaire mais pas de territoire, restons fidèle. Pour cela direction un petit lac sauvage et oublié en plein coeur de la forêt.
Cette zone est extrêmement peu connue et plutôt difficile d'accès. Ne la cherchez pas sur le guide du pêcheur en Pays Gentiane, même là elle n'est pas mentionnée (question de responsabilité au vue de la difficulté d'accès). Il est impossible d’accéder au lac en voiture, mais également impossible de pêcher du bord à l'exception de quelques rares spots. En effet ce tout petit plan d'eau est en fait une ancienne tourbière remise en eau il y a bien longtemps. Tous les arbres qui poussaient sur la zone eux sont toujours là comme autant de postes pour notre ami "esox lucius". Mais ce bois mort omniprésent rend la pêche de bordure impossible. Bien entendu aucun chemin ne permet de toute façon de faire le tour du lac. Un fantastique air de Lousiane et de bayou flotte sur ce petit lieu magique perdu au fin fond du Cantal.
Enfin bref pour prospecter la zone efficacement une seule solution efficace le float tube qu'il faut bien sûr préalablement porter à travers la forêt jusqu'aux rives du plan d'eau.
Une fois sur place, le brouillard nous attendait en ce premier mardi de mai, ce qui rajoutait encore à l'ambiance mystérieuse des lieux. 
Une vieille barque est présente signe que nous ne sommes pas les seuls à apprécier la quiétude des lieux. 
Après être arrivé sur la plus grande zone d'eau libre, petite séance d'aérobic (gonflage des floats) et surtout avant de se mettre à l'eau ne pas oublier de ratisser autour au cas où un prédateur serait présent. En effet dans ce milieu riche où pullulent gardons et ables, les brochets sont très nombreux et il n'est pas rare de prendre un imprudent à l'endroit même où on comptait se mettre à l'eau. Donc voilà premier coup de leurre ou presque et BIM premier brochet de pris. Un petit poisson qui montre une belle vivacité malgré une grosse mutilation subie à la caudale. Signe d'une fraie sans doute particulièrement violente au vue de la densité et donc de la concurrence!
Après ces débuts des plus efficaces, c'est parti pour le float tube. Au milieu des arbres toujours aussi omniprésents, le brouillard quant à lui prend par moment possession du lac en quelques minutes et repart comme il est venu. Sa présence rend la zone franchement étonnante voire un peu lugubre. Les touches vont s’enchaîner, mais les poissons restent difficiles à prendre. En effet le leurre traverse des champs de branches immergées qui le secouent en permanence. La touche quant à elle est parfois discrète le poisson se contentant de happer la bouchée qui se présente à lui sans violence. Si bien que l'on se rend difficilement compte de sa présence en bout de ligne et le ferrage est souvent trop tardif.
Plusieurs poissons suivront jusqu'au float pour finir par attaquer alors qu'il ne reste que quelques centimètres de bannière! Là par contre d'un coup c'est violent. Dans cette ambiance surréaliste, prendre une touche violente entre ses palmes donne des émotions incroyables il ne faut vraiment pas être cardiaque!
Curieusement malgré la densité de brochets très importante sur ce lac, les leurres de surface pourtant bien pratiques à utiliser dans ce dédale de branchages ne donneront rien. Je sais c'est un peu tôt pour ce type de pêche mais avec un mètre de fond en moyenne voire bien moins, sur ce lac ça se tente!  
Clairement le leurre qui se démarque dans un tel environnement et sur des poissons vraiment très peu éduqués, c'est le spinnerbait. Avec ses vibrations et ses reflets, il a le dont d'agacer les propriétaires des lieux plus habitués à la tranquillité qu'aux pouvoirs vibratoires de deux palettes côte à côte.
En parlant je signale à Louis que malgré les attaques nombreuses et les décrochés et malgré le plaisir que l'on a de pêcher un lieu aussi rare et exceptionnel, "il serait temps de prendre un poisson sympa, histoire de faire quelques photos pour le blog". Ma phrase n'est même pas terminée et BIM le voilà qui décapote avec un beau brochet d'environ 70 centimètres. Il suffisait de demander!!!
Logé au millieu des branches, le pèpère fera juste une photo ou deux avant de nous fausser compagnie, un vrai sauvage probablement ennuyé par tant de "star système"!
Après cette prise nous aurons encore quelques touches peu fructueuses et certains poissons décrochés juste dans nos pied ou d'autres qui viendront happer un spinnerbait pris dans une branche en faisant éclater la surface. 
Enfin une petite perche particulièrement grasse succombera aux charmes d'un spinner, c'est la première de son espèce que je vois sur cette zone. Cela dit j'ai rarement pêché aux leurres à perche! Quoiqu'il en soit, à sa place, au vue du caractère de la taille et du nombre de dents des voisins, je ne serais pas trop rassuré!
Fin de ce premier round de la saison concernant le brochet. Encore un bon moment passé au bord de l'eau en Pays Gentiane dans un lieu sauvage et inconnu de tous ou presque! Décidément le Nord Cantal est une zone surprenante toujours très nature mais qui sait garder au plus profond de ses forêts des petits diamants hallieutiques auquel il est tellement bon de se confronter.
Pour ceux qui chercheraient cette zone sur une carte, malheureusement même IGN ne la connaît pas et géoportail ne vous livrera pas non plus l'emplacement de ce petit trésor de nature. Désolé mais certains petits jardins secrets doivent rester secrets justement!